Soient 3 quinquagénaires, 2 hommes et une femme :
- Alexandre (Denis Podalydès), père de 2 petits enfants qu’il a eus sur le tard, mari infidèle qui s’est pris les pieds dans le tapis avecsa femme officier militaire de sous-marin (Vanessa Paradis). Elle est partie pour une longue mission, lui laissant la charge des enfants ainsi que la perspective d’une éventuelle rupture s’il ne démontre pas sa capacité à décrocher un emploi stable et (re)venir dans le cercle des adultes responsables. Contre toute attente il décroche un job de commercial dans la startup d’événementiel fondée par le sémillant Aymeric, trentenaire omniprésent auprès de ses employés qu’il n’embauche qu’à la condition qu’ils n’aient pas d’enfants (« No child »). Alexandre qui est prêt à tout pour garder sa femme devient donc par nécessité commercial dans cette startup
- Arcimboldo (Bruno Podalydès), célibataire généreux et curieux des autres, « entrepreneur de lui-même » cumule les petits jobs de notre temps : chauffeur de VTC urbain, récupérateur de drônes aériens de livraison, manutentionnaire dans un immense entrepôt de logistique et également baby-sitter des enfants des autres en cas d’urgence.
- Séverine enfin (Sandrine Kiberlain) qui semble au premier abord la plus « intégrée » : elle est la performante directrice commerciale de la startup, jonglant à bord de sa voiture autonome entre les réunions en visio, les clients exigeants et son patron qui doit être informé de tout à chaque minute. Rapidement cependant, on comprend qu’elle est constamment tendue, et la dernière chose qu’elle souhaite est de porter à bout de bras un rêveur comme Alexandre dont la seule fonction d’utilité est d’être un lointain ami d’enfance du maire de Croisseuil, commune qui vient de lancer un appel d’offre pour organiser un festival du drône dans sa ville.
Vient le moment logique où, après de multiples dissimulations, les 3 vont s’avouer leurs engagements familiaux (Alexandre et ses 2 petits, Arcimboldo qui les garde la plupart du temps, et Séverine qui a pris sa fille en stage dans la startup) pour pouvoir se couvrir les uns les autres dans la frénésie de sollicitations qu’impose le rythme et la culture de la startup.
Vient enfin le moment de vérité, voulu et mis en scène par la fille de Séverine, où chacune et chacun, fait son « coming out » sur l'existence de ses enfants, devant un patron médusé qui bien vite, convention dramatique oblige, accepte lui-même de devenir le futur père de l’enfant qui s’annonce avec sa collaboratrice et maîtresse.
Autour des péripéties de ces quinquas en résistance solidaire dans un univers qui n’est plus celui de leur génération, plusieurs messages utiles se dessinent:
-La spontanéité et surtout la vérité peuvent permettre de désamorcer les conflits et les tensions. Ici en particulier on remarque le rôle essentiel des enfants : dans un univers dont ils sont initialement exclus -«no child »-, ils constituent le déclencheur de relations plus vraies vers univers humain plus riche
-L’humanité et la solidarité constituent une forme efficace de résistance tant à une technologie vertigineuse qui souvent nous dépasse qu’à des personnes dont on comprend mal le « logiciel ».
-Certains univers professionnels (ici une startup en plein essor) promeuvent une culture d’apparence cool et sympa, mais dont la réalité «Big Brother» vient peser lourdement sur la liberté de leurs collaborateurs
Et vous, comment préservez-vous des relations de qualité avec vos collaborateurs dans notre société hyper-connectée?
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