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vincent

Ne prenez plus vos peurs pour leurs intentions : une leçon essentielle du film « Je verrai toujours vos visages » pour sortir de situations bloquées.

Dernière mise à jour : 14 févr.

Le film de Jeanne Herry sur la « justice restaurative », sorti en 2023, est riche de situations humaines complexes et fines. Il met en scène la rencontre négociée, puis acceptée, de personnes victimes d’agressions et de vols avec violence avec des auteurs de tels crimes, jugés et emprisonnés ; précisons qu’il ne s’agit pas directement de ceux qui les ont perpétrés mais d’autres qui en ont commis de semblables.

C’est le travail de réparation après l’événement traumatique qui est à l’œuvre, il passe ici par la confrontation entre la victime et le bourreau, après les faits et la justice des hommes.

Une scène particulière retient notre attention dans ce qu’elle contient de situation transposable : l’échange entre Nawelle (Leila Bekhti), qui a subi un braquage à main armée dans son magasin et Nassim (Dali Benssalah), un prisonnier coutumier de ce genre de crimes.

Elle lui raconte ses relations abimées avec ses proches et sa vie finalement détruite, en impasse, plombée quotidiennement par la peur obsessionnelle de recroiser celui qui l’agressée et dont elle a vu le visage. A sa grande surprise, le prisonnier lui répond que si d’aventure cet homme venait à la croiser, son premier réflexe serait de se dissimuler et de se cacher, car sa peur à lui serait évidemment d’être reconnu. Cet échange agit comme une épiphanie pour la jeune femme qui réussit la chose qui lui était impossible jusque-là : changer de point de vue sur le « film » qu’elle se fait (produit de son traumatisme) et intégrer la peur de son agresseur. On comprend qu’elle va enfin pouvoir commencer à se reconstruire.

Cette scène nous invite à réfléchir sur des situations difficiles de notre vie professionnelle et la manière dont nous réagissons ; voici donc quelques pistes à explorer :

- Face à une difficulté, un conflit, une incompréhension, un obstacle, aussi difficile et douloureux soit-il, le réflexe est souvent de se mettre en position d’incompris, de victime face à une injustice

- Ce sont en grande partie nos peurs qui sont à l’œuvre et qui nourrissent ces situations

- Ces peurs déclenchent des « films » ou autres ruminations mentales sur ces situations qui nous empêchent d’avancer.

- Il ne faut jamais sous-estimer les pouvoirs de la parole et de l'échange: verbaliser c'est dédramatiser, nommer, maîtriser. Et confronter ses peurs à l'autre permet souvent de les réduire en les ramenant dans le champ de la réalité

- Le rétablissement d’une forme d’objectivité, donc la confrontation de nos « films » à la réalité, permet :

o un changement de point de vue sur la situation

o de mieux comprendre les motivations des autres

o de se débloquer et se remettre en état d’action pour faire progresser la situation


Ainsi lorsque notre filtre d’analyse initial est biaisé par nos craintes, il est inopérant : prendre conscience de nos peurs et des « films » qu’elles génèrent, c’est le premier pas pour sortir d’une situation qui nous bloque.


Et vous, comment gérez-vous vos peurs dans l’environnement professionnel ?



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