Extraite du film "Le Diable s'Habille en Prada" de David Frankel (2006), cette scène expose avec virtuosité un univers particulier tout d’abord : celui d’un magazine de mode, et ses principaux protagonistes dont la 1ère rencontre structure l’intrigue.
Un environnement pétri de codes puissants : l’aspect, l’allure, les vêtements bien sûr, et les comportements qui doivent en combinatoire allier une apparente élégance et une efficacité de tous les instants. Pas de place pour la décontraction dans ce décor où tout requiert une allégeance au système de la mode et à ses signes.
Le personnage de Miranda Priestly dont l’arrivée plus tôt que prévu déclenche un tsumani d’anxiété chez tous les collaborateurs ; son entrée en piste dévoile à la fois une incontestable compétence dans son métier, une exigence élevée des objectifs à atteindre, et un comportement tyrannique ordinaire auquel tous se soumettent sans résister.
Le personnage d’Andrea Sachs qui débarque en toute candeur dans ce milieu ultra-formaté, et qui très vite doit exister en affirmant sa perception, sa pertinence et son authenticité, à rebours des comportements de tous les autres employés.
Cet instinct d’adaptation par l’authenticité est précisément ce qui retient l’attention de Miranda Priestly, qui décide d’accueillir avec intérêt cette personnalité inédite dont le contraste avec son environnement ordinaire lui apparait utile.
Ainsi donc sont posés dès l’ouverture l’affrontement entre 2 modes de leadership : le premier fondé sur la domination, le talent et une forme de mépris tyrannique, le second sur l’authenticité, l’originalité et la force qu’elles peuvent procurer à celles et ceux qui s’en nourrissent.
Et vous quelle est votre forme de leadership ?
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